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Appareil détecteur de l’authenticité des Cézanne.

     

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Detecteur d'authenticite

Bois peint, porcelaine peinte, altuglas, laiton, jupe en velours frappé de la maison Adélaïde et poil de singe.
H.228, L.105, P.41 cm (1998).

 

L’interrogateur s’assied sur la chaise Louis XIII provenant du Jas de Bouffan, les pieds bien plaqués sur les supports en charbon actif — ici de pointure 41 – ménagés à cet effet et les mains enserrant les petites poignées noires. Elles terminent une sorte de guidon dont l’axe vient mourir sous l’œuvre présentée à la sagacité de la machine, face à l’interrogateur. Plus bas, de chaque côté du guidon, il peut embrasser du regard : à gauche ce texte même et à droite l’authentique certificat d’authenticité confirmé par son propre certificat d’authenticité. Tous deux manuscrits.
Après avoir pris connaissance de ces écrits, l’interrogateur doit lire le certificat d’authenticité du certificat d’authenticité, à haute et intelligible voix – mais sans dépasser huit ohms (contrôlés par l’ohmmètre) – bien en face du petit pavillon de cuivre, après avoir mis en marche le processus d’authentification par la voix grâce à une vive pression sur les manettes noires. Un bref message portant toutes les caractéristiques du tissu vocal parviendra alors, par fibre optique, au Laboratoire des Doutes du Musée du Louvre. L’analyse est immédiate et l’appareil, renseigné en temps réel, décide en quelques minutes d’informer l’interrogateur qui aura préalablement lâché les poignées noires pour saisir fermement les coups de poing américains sur les côtés de la chaise Louis XIII. Ces derniers, en cas de confirmation de l’authenticité, transmettront alors un choc électrique d’intensité moyenne, tandis que les supports de pied vibreront en violentes modulations. Rien ne se produira si l’authenticité est rejetée.
Le Musée du Louvre, invoquant le Secret Défense, se refuse à expliquer en quoi la connaissance des particularités du tissu vocal d’un individu peut nous éclairer sur l’authenticité d’un Cézanne.

Original du certificat d’authenticité du présent dessin de Cézanne. Il est signé du peintre Othon Friesz (1879–1949), et il est accompagné ici de son propre certificat d’authenticité.

Le dessin d’après l’écorché de Michel–Ange provient d’un carton acheté par Mr Halvorsen chez le fils de Cézanne – et je le considère comme absolument authentique de Cézanne.
                         Othon Friesz

Je soussigné Jean-Louis Faure, sculpteur, certifie que ceci est écrit de ma main sans la moindre contrainte ou menace.
J’affirme que le dessin de Cézanne présenté ici se trouvait depuis ma plus tendre enfance dans l’appartement de mon père François Faure, qui l’avait reçu de son père Élie Faure, lequel le tenait du peintre Othon Friesz qui avait rédigé sous ses yeux le présent certificat d’authenticité.
Fait à Paris le trente juin deux mille neuf.


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