L'auteur a ouvert un jour le livre d'Antony Penrose* consacré à sa mère, Lee Miller. Il y découvre une photographie stéréoscopique représentant Lee Miller à 21 ans, dans toute sa beauté tranquille. Il décide aussitôt de construire la visionneuse qui lui permettra de voir cette merveille en trois dimensions et invente une mise au point à base de serpent agissant sur une optique vieille d'un siècle.
Cette photographie est de Théodore Miller. Lee posait souvent pour son papa qui adorait photographier sa fille et ses amies, nues et en toute simplicité. Rendons grâce à cet homme intelligent et sans complexes.
Elizabeth Miller, dite Lee, est née le 27 avril 1907 à Poughkeepsie, New York. On peut dire qu'elle fut une des plus belles, ravissantes, douées, drôles, modestes, intelligentes, naturelles, charmantes, talentueuses et nobles femmes de son temps — et sans doute la plus libre. On ne peut raconter une vie si pleine. Il faudra vous contenter de la notice biographique qui se trouve sur le rabat du livre d'Anthony Penrose :
Lee Miller:1927:New York : Sans doute aucune femme de sa génération n'a été aussi classiquement belle de corps et de visage. Découverte par Condé Nast, Vogue lui consacre immédiatement sa couverture. Elle sera bientôt immortalisée par d'innombrables photographies d'élégance et de charme de Steichen, Hoyningen-Huene, Horst et autres célèbres photographes.
Lee Miller:1929:Paris : Protégée et amante de Man Ray (voir sculpture 54), ils inventent ensemble la photographie solarisée et elle devient une brillante photographe. Personnage du milieu surréaliste, elle joue le rôle de la statue dans le film de Cocteau "Le sang d'un poète".
Lee Miller:1935:Le Caire : Mariée à un homme d'affaires égyptien, elle s'ennuie. Aussi entreprend-elle d'incessants voyages à travers l'Egypte qui lui permettent de réaliser une étude originale et surréaliste du pays et de ses habitants.
Lee Miller:1939-45:Europe : Vivant de temps en temps avec son futur mari, Roland Penrose, l'homme qui a introduit le surréalisme en Angleterre, elle devient correspondant de guerre de l'armée américaine et couvre le siège de Saint-Malo et la libération de Paris. Ses photos du camp de concentration de Dachau — où se trouvait depuis un an le père de l'auteur — stupéfièrent le monde. Elle fut la première photographe à atteindre la tanière de Hitler à Berchtesgaden.

Ses textes mériteraient d'être publiés à part et sans photos car ils représentent, dans un style descriptif remarquable de sensibilité, d'efficacité et de drôlerie, la guerre en Europe à hauteur de GI.
Elle disparut en 1977, ayant marqué le siècle de sa beauté et de son talent.

* Anthony Penrose - THE LIVES OF LEE MILLER - Thames and Hudson Ltd, London 1985.
             www.leemiller.co.uk

Texte de la petite plaque sur le côté droit de la visionneuse :

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