
Painted wood, chinese thermometer,
enamel and original photography by Hoffmann.
H.166, W.41, D.36 cm (1984).

Hitler sur l'esplanade du Trocadéro. On
his left, Arno Breker. On his right, Albert Speer.

Clémence de Biéville
Trente-six sculptures de Jean-Louis Faure
Editions joca seria.
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Sous la photo
d'Adolf Hitler, on peut lire ces mots :
Für den großen Künstler Arno Breker zur Erinnerung
an unsere Besichtigungsfahrt durch Paris am 23. Juni 1940.
In Treue und Bewunderung.
Adolf Hitler
Au grand artiste Arno Breker en souvenir de notre visite de Paris le
23 juin 1940.
En témoignage de fidélité et d'admiration.
Adolf Hitler
Le 29 mai 1942, Jean Cocteau déjeune avec Arno Breker qui lui
dit, parlant de Hitler : "Jamais la France ne se retrouvera en
face d'un homme aussi sensible".
C'est à compter de ce même jour, 29 mai, que les Juifs
français sont dans l'obligation de porter l'étoile jaune.
La conférence de Wannsee, où fut décidé le
principe de la "solution finale" (Endlösung) est du 20 janvier 1942.
Ce lutrin a été dessiné par Hitler lui-même
pour servir de cadre à la photographie de Hoffmann qu'il destinait
à son ami Arno Breker. On ne sait pourquoi il a tenu à y
inclure le thermomètre chinois en forme de tour Eiffel, ni
où il a pu se le procurer.
Au revers du meuble, grâce à une découpe ménagée
à cet effet, on peut voir le cachet du photographe. Le titre de
la sculpture rappelle le refrain d'une chanson, celle-la même que
chantaient les jeunes poilus qui montaient en ligne pour la boucherie
du Chemin des Dames, en avril 1917 : "C'est à Craonne,
sur le plateau, qu'on va laisser sa peau..." (voir sculpture 69)
Le marchand français d'Arno Breker, passant par hasard à
Villeneuve d'Ascq et visitant l'exposition où figurait cette
sculpture, a été très intéressé par
son titre, qui lui a rappelé quelque chose :
Breker, mort un mois avant l'exposition, à qui ce marchand avait
offert de venir se reposer chez lui en France, lui avait répondu :
"C'est trop tard pour moi. Adieu la vie... adieu l'amour."
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