Painted wood, brass, glass, photographie and anonymus
virgin of XIVth Century.
H.250, W.54, D.80 cm (1995).
Elie Faure and the author, in Dordogne, on july
1932.
Martine Courtois
Jean-Paul Morel
Elie Faure, biographie.
Librairie Séguier
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On est tout de suite frappé, en voyant ce petit monument gris
armée qui tient du cercueil et du canon, par la décrépitude
paisible de la Vierge du XIVème
siècle qui le domine, si majestueuse sous son petit auvent. Puis
on lit le texte de la plaque de cuivre :
VIERGE DÉCOUVERTE EN JUILLET 1916 PAR ÉLIE FAURE DANS
LES DÉCOMBRES D'UNE ÉGLISE BOMBARDÉE DE LA SOMME.
On a compris que cette rescapée des gravats doit sa survie à
ce chirurgien de première ligne, une journée de guerre,
entre une amputation et une trépanation sous les obus (voir sculpture
69).
L'auteur, depuis son enfance, a toujours vu cette sculpture. Il est grand
temps de la laisser partir ailleurs, mais unie à son sauveur. On
le voit, sur la petite
photographie encadrée de noir, se reposant les mains sur le
casque dans son abri (..."seul refuge pour l'esprit comme pour le corps")
qui sera écrasé le 24 juillet par un obus de plein fouet.
Il s'en sort avec stupéfaction. Lorsqu'on fait le tour du cénotaphe,
on découvre la photographie d'une sculpture africaine. Il s'agit
de la célèbre tête
de reliquaire Fang de la collection Rockefeller qui se trouve au Metropolitan
Museum of Art de New York. L'auteur a voulu que la vierge médiévale
et l'art africain se retrouvent dans l'hommage à Élie Faure,
qui leur accordait un même degré de spiritualité.
Citons pour finir un souhait du beau-père d'Elie Faure, le pasteur
Louis Gilard, en 1917 :
"Il ne faudrait point que nos poilus se lassassent."
Preuve de la réussite absolue du bourrage de crâne dans des
milieux que l'on aurait aimés plus réfractaires.
See the back
of the sculpture.
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