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Hommage à Vassili Grossman.

 

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Bois peint, cuir, résines, laiton et toile brodée.
H.173, L.102, P.57 (2007).
 

Alors qu’il réalisait cette sculpture destinée à présenter quelques aphorismes de Tchékhov, l’auteur s’est mis à lire les reportages de guerre de Vassili Grossman parus entre 1941 et 1945 dans le journal de l’Armée Rouge Krasnaya Zvezda. Découvrir une âme sœur à Tchékhov fut surprenant et délicieux, et imposa le titre de l’ouvrage.
Le sculpteur avait déjà été frappé de l’étrange parenté entre Stendhal et Tchékhov, ses préférés, ainsi que par une curiosité : ce dernier est mort à l’âge même (44 ans) où le premier commence, avec Armance, son œuvre romanesque.
A la différence de bien des génies soucieux de préserver la poursuite de leur travail d’une coupable irresponsabilité ou d’un égoïsme ombrageux, la vie d’Anton Tchékhov fut toute de prévenance et de délicatesse envers une famille qui ne le méritait pas. Son père tenait un pauvre estaminet dans un bourg poussiéreux, Taganrog, au bord de la mer d’Azov.
Il fouettait régulièrement son fils et l’obligeait, encore enfant, à se relever la nuit pour servir de la vodka à des ivrognes de passage. Mais le charmant Anton ignorait la rancune et, plus tard, ses succès d’écrivain et de dramaturge entraînant la prospérité, son père jouira d’une douce retraite.
Georges Simenon pensait qu’avoir exercé la médecine procurait aux auteurs un regard plein de bonté pour les plus modestes. Céline et son ami Elie Faure étaient médecins de dispensaire, et nul plus que Tchékhov ne fut attentif à la misère humaine. Il faut savoir qu’à trente ans, déjà célèbre, il s’impose un séjour d’un an à Sakhaline, affreuse préfiguration du goulag, pour témoigner.
Son théâtre, admirable, est universellement admiré, mais c’est une de ses nouvelles qui fit pleurer Tolstoï. Il est stupéfiant d’observer avec quelle aisance son art sait assurer une infinie variété d’angles d’attaque à ces petits textes, dont la puissance nous permet, en peu de mots et d’un seul coup, de pénétrer de plain-pied la Russie d’alors.
Quant au sujet, il prétendait pouvoir choisir l’objet le plus banal. Par exemple, disait-il, cet encrier...


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